Mais que diable allait-il faire en cette galère?

Amsterdam… Il en est, des noms évocateurs ! Et à n’en point douter, celui-ci à l’apanage des grands ! Brel aura chanté ses marins, ses frites, et ses filles. D’autres anonymes, usant le vieux pavé au petit matin comme au grand soir, perdus sous cette bruine hollandaise qu’on appellerait ici parfois beau temps, ont eux aussi composé des odes aux accents insensés, à la gloire de cette terre en sursis…

Mais il en est une autre d’Amsterdam qui, elle, ne fut presque jamais chantée. Perdue, elle aussi, au milieu des brumes, elle ne recèle néanmoins nul canal pendu bien qu’un ciel si gris fasse qu’il faille lui pardonner. Ni source ni ressources propres, le hasard et la puissance terrestre ont voulu émerger une terre aux confins de l’océan. Un navigateur hollandais en vadrouille l’aura nommée « Het Nieuwe Amsterdam Eyland », du nom de son bateau.

Les luttes sans merci pour ces territoires tributaires de l’oubli ont finalement fait choir ce roc incongru au sein de l’escarcelle française d’outre-mer. Depuis l’an 1949, des équipes de météorologues et autres scientifiques se relaient pour enrichir les connaissances humaines du climat, mais aussi de la faune et de la flore locales. Ces troupes égarées dans ce petit bout de terre australe, seul antipode émergé du continent nord-américain, partagent leur vie une année durant avec quelques militaires et contractuels venant assurer le maintien en vie de la base, sans quoi rien ne serait possible.

Au 2 novembre de cette année 2008, je quitterai la métropole française pour gagner l’île de la Réunion, et de là naviguer plein sud à bord du Marion-Dufresne, navire d’exploration australe de l’Institut polaire français Paul-Emile Victor. Nous joindrons finalement Amsterdam aux alentours du 23 novembre, après avoir fait escales dans les archipels Crozet et Kerguelen. Sur la route, nous traverserons les 40eme rugissants et les 50eme hurlant dans un très probable déchaînement des éléments océaniques.

Au fil de ce blog, je veux partager avec vous, mes intimes, mes amis, ou toi simple lecteur de passage, cette aventure à l’autre bout du monde.

Je proposerai ainsi des récits de la formation me préparant au grand départ tout d’abord, puis je déroulerai des articles à propos de mon voyage, de mes activités sur le bateau puis sur base… J’espère de tout cœur vous intéresser aux Terres Australes au travers de ce blog.

Amicalement,

Adrien

Amsterdam… So many evocating names are there! And no doubt this one deserves the privilege of being a great one! Brel sang its sailors, its fries, and its girls. Other anonymous, ruining the old cobblestone in small morning as in great evening, lost in this Dutch drizzle sometimes called nice weather here, also composed insanely accentuated odes to the glory of this borrowing time ground…

But there is another almost never sang Amsterdam. Lost as will in the middle of mists, no hanged channel might be found here even if such a grey sky makes us give our forgiveness for the weather. Neither source nor resources, chance and earth power made this place emerged in boundaries of the ocean. A rambling Dutch sailor named it “Het Nieuwe Amsterdam Eyland”, from the name of his boat.

Fights for these islands finally made this piece of incongruous rock fall in the bag of French overseas territories. Since year 1949, meteorologist and other scientists relay to enrich the human knowledge about climate, but local fauna and flora. These strayed troops in this little piece of austral ground, only emerged antipode of the north-american continent, share their lifetime one year long with some servicemen and contract employees coming to ensure the quality of the base, without whom nothing would be possible.

On the 2^nd of November of this year 2008, I will leave the Metropolitan France to reach the island “La Réunion” (Indian Ocean), and from there sail straight to the south aboard of the Marion-Dufresne, the boat from the French polar Institute Paul-Emile Victor supplying austral explorations. We will finally reach Amsterdam around the 23^rd of November, after short-stops in the Crozet and Kerguelen archipelagos. On our way, we will cross the Howling 40^th and the Yelling 50^th which would probably correspond to huge outburst of the ocean.

All along this blog, I want to share with you, my intimates, my friends, or you simple unexpected reader, this adventure to the other side of the world.

I will then propose some stories about my training preparing me before the great departure, then I will write articles about my journey, my activities on the boat or on the base… I sincerely hope, with all my heart, I will make you interested in the Austral Areas thanks to this blog.

Warmly,

Adrien

Comments

[Danielle]

Voilà, je viens de poser un premier pied et un premier regard dans ton blog, et c'est le début d'une belle aventure de communication à distance, de découverte et d'étrangeté. J'espère que tu vas nous alimenter ça régulièrement. Et que tu auras plein de lectrices et lecteurs. J'ai trouvé un article de Wikipédia qui a déjà un peu décrassé mon ignorance. Ce qui est sûr quand on voit l'allure des arbres, c'est que les jours sans vent là-bas, ça doit être comme une heure dans les médias sans Sarkozy. Bon, je m'égare...
Au plaisir de te lire, mais épargne-nous les compte-rendus de conférences durant ton stage de préparation, on n'a pas envie de s'endormir avec toi
Bises
Danielle

[Romain L.]

J'aime ton style autodidacte... Mais je ne connais pas le langage que tu utilises par la suite dans ce texte donc je ne peux malheureusement pas profiter de la chute de ta bouleversante histoire... Affectueusement, Romain

[Koroffstrogov]

Courage mon lapin, on est tous avec toi !

[Koroffstrogov]

De tout coeur avec toi mon lapin !