Flash-Back - OP1

Du 6 au 10 avril 2009

L’OP, un grand moment d’euphorie, d’activité fébrile, d’accueil bienveillant et d’adieux déchirants, est passée sur l’île. Ce n’était au début qu’une rumeur du passage du Marion-Dufresne dans les 40ème Rugissants. Il avait fait escale à Crozet, avant de cingler vers Kerguelen. Mais rien ne changeait encore vraiment. Les caisses de matériel se remplissaient, la Cale se transformait progressivement, prête à accueillir les petits navires de déchargement. Mais la vie sur base filait toujours son cours tranquille.

Puis, au début de cet après-midi du 6 avril, le Marion-Dufresne apparut à l’est, longeant les côtes, glissant majestueusement, massivement, sur les flots agités, brisant inlassablement les lames de l’océan qui tentaient de s’ériger en obstacles. La frénésie n’allait plus tarder à gagner l’île. Encore quelques dizaines de minutes, le temps pour le navire de s’installer au mouillage, face à la base, et de parer les ultimes préparatifs de l’hélicoptère.

Les deux premiers convois furent, comme à l’accoutumée, dédiés au transport du courrier. Après 3 mois d’attente, c’est des brassées de sacs chargés de colis multiples et bigarrés qui touchèrent, messies improvisés, le sol du district. Arrivèrent ensuite les passagers. Pour faire hommage aux nouveaux venus, nous nous étions affublés de quelques déguisements. Géronimo défiait Batman sur la DZ, à l’arrivée de l’hélicoptère.

Une grande animation gagna rapidement la base. Touristes ébahis et interdistricts curieux se mêlaient aux hivernants. Pendant ce temps, les opérations de déchargement pouvaient commencer.

L’hélicoptère entamait ainsi son ballet incessant. Il allait nous accompagner, pendant ces trois jours d’OP, par son bourdonnement intermittent, déchirant parfois l’atmosphère avant de disparaître au Mont Fernand, à Entrecasteaux ou au Relais 710.

Trois jours intenses, voyant la population de la base être multipliée par 3 ou 4. Trois jours d’une vie si peu commune du district, dont nous nous sommes gorgés jusqu’à en souhaiter la fin, jusqu’à espérer revenir au calme habituel.

Mais pour gagner le calme, il fallait encore dire au revoir à certains, des amis, qui s’en allaient retrouver leurs pénates par delà l’océan. Ne pas lutter contre les larmes venant si naturellement. Offrir une dernière accolade amicale, donner une dernière tape à l’embarquement, et secouer les mains frénétiquement dans un ultime salut, le cœur serré. Le calme pouvait retomber sur la base, où nous ne sommes maintenant plus que 23. Prochain bateau dans 5 mois.

From the 6th to the 10th of April 2009

The OP, a great time of euphoria, warm welcomes and heartrending goodbyes, has passed over the island. It was in the beginning only a rumour about the passage of the Marion-Dufresne through the Roaring 40th. It made a stopover in Crozet, before sailing straight to Kerguelen. But nothing really changed for now. Material boxes filled, the Cale was progressively changing, ready to welcome the small ships for unloading operations. But life on base was still following its quite flow.

Then, by the beginning of this afternoon of the 6th of April, the Marion-Dufresne appeared in the east, lunging the coasts, majestically, massively, slipping on the agitated waters, unceasingly breaking the ocean waves which tried to erect as obstacles. The frenzy would not wait for long before reaching the island. Since some tens of minutes, the time for the boat to anchor, in front of the base, and to make last check-ups of the helicopter.

The two first convoys were, as usual, dedicated to the mail. After 3 months waiting, they are armful of bags charged of multiple and colourful packages which touched, improvised messiahs, the ground of the district. Then came the passengers. In order to welcome the incomers, we were all dressed up in fancy ways. Geronimo was defying Batman on the DZ, during helicopter’s arrival.

A great animation quickly reached the base. Astonished tourists and curious interdistricts were melting to winterers. During this time, the unloading operation could start.

The helicopter started its unceasing ballet. It was to accompany us, during these three OP days, by its intermittent humming, sometimes stretching the atmosphere before disappearing to the Fernand Mount, in Entrecasteaux, or at the 710 Relay.

Three intense days, seeing the population of the base being multiplied by 3 or 4. Three days of such an uncommon life for the district, which we gorged ourselves until we wished its end, until we look forward the usual quiet.

But to get this peace, it was before time to say good bye to some of us, friends, who were about to reach their homes on the other sides of the ocean. Do not fight with tears so much naturally coming. Give a last friendly hug, a last slap when boarding in the helicopter, and frenetically wave hands in an ultimate goodbye, the heart stretched. Peace could come back on base, where we are now only 23. Next boat in 5 months.

Comments

[Ludivine]

Non mais ça vas la vie? tu veux me faire croire que tu travaille?!
gros bisous poulet