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Adrien and the Far Side of the World
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9 décembre 2008

La Vie sur Base - Sur la Route de Pointe B (1) // Life on Base - On the Road of Point B (1)

Samedi 29 novembre 2008

Je me suis levé avec le soleil ce matin, ou du moins avec la lueur grandissante signifiant son réveil, alors qu’un dense bouchon brumeux assomme toujours l’île. Je peux entendre le chant de quelques matinales otaries, dont certaines se prélassent dans la pelouse, à 10 mètres face à ma fenêtre. D’autres, sur la droite, se battent avec un acharnement édifiant. Deux mots résumeraient cet affrontement : sournoiserie et cruauté. Face à face, le nez tourné vers le ciel, elles semblent implorer le Tout Puissant de leur donner la force de vaincre. Soudain, une première lance un assaut furieux, tente d’agripper le dos de son adversaire de ses crocs saillants. Parades, ripostes, le ballet peut durer de longues minutes avant que l’une des deux, imprudente ou fatiguée, n’abaisse sa garde. Alors fuse la gueule du vainqueur pour planter des crocs victorieux et sanguinaires dans le dos de la victime, qui pousse à l’instant un intense et strident cri de douleur. Le vaincu s’écarte alors, ponctue sa défaite de « Huf huf huf » tonitruant, et passe finalement son chemin.

(…)

Le jour s’est levé. La lumière s’est vite faite plus intense. Il n’est en ces terres point d’aube frémissante de rosée, où la nature transie semble émerger d’un lourd sommeil noyé de la fraîcheur de la nuit. Non, pas ici. Ici, le jour vient, surgit dirais-je, tel un raz-de-marée de vie et de lumière. Les otaries accompagnent ce même mouvement, et sont en conséquence fringantes dès que le soleil et le vent ont chassé d’un tour de main les murailles que la nuit a tenté d’ériger, pour mieux défendre son bastion de fraîcheur et d’obscurité.

(…)

Sur le chemin du retour de Pointe B, plus tard dans la matinée, je vais devoir traverser pour la première fois seul la MAE. Et il apparaît vite que le nombre fait la différence. Les otaries se montrent plus agressives et beaucoup moins intimidées par ma présence. Après être parti de zig et de zag moult fois, je me trouve nez à nez avec trois d’entre elles barrant le chemin. Après m’être assuré qu’aucune autre ne se trouve dans mon dos, je tente de m’approcher doucement, espérant que mon mouvement les fera se disperser à ma guise.

Que nenni ! Alors que le mâle, imposant, massif, et aux canines effrayantes, trône au milieu, les deux femelles l’escortant tentent successivement une attaque frontale. La vue du bâton, et le bruit de mes claquements de mains, les font se rétracter un instant. Quelques battements supplémentaires, et elles semblent finalement se mettre en branle. Pour s’arrêter un ou deux mètres plus loin, bloquant toujours le chemin, et faisant face derechef. La femelle à ma gauche amorce la même comédie, sans que le moindre des trois coups de bâton ait pourtant été donné. Après quelques claquements supplémentaires, elles consentent à se déplacer d’un mètre de plus, puis se dispersent finalement tandis que j’entonne gaiement quelques « Hola hoooo vaï vaï vaï » persuasifs.

Saturday, the 29th of November 2008

I woke up by the same time as the sun today, or at least with the growing light signifying it woke up, as a dense mists cork was still knocking down the island. I can hear the singing of some early hour sea lions, some of them lying on the grass, 10 meters far from my window. Some others, on the right, fight with an edifying relentlessness. Two words could sum up this fight: craftiness and cruelty. Face to face, the nose turned up to the sky, they seem to be imploring the Mighty One to give them the strength to win. Suddenly, one first launches a furious assault, tries to grip on the back of its opponent with its salient fang. Parade and ripostes, the dance can last for long minutes before one of them, careless or tired, lowers its guard. Then runs the mouth of the winner to put victorious and bloody fangs in the back of the victim, which instantly screams intensely and stridently from pain. The defeated one passes its own way, punctuating its defeat with noisy “Huf huf huf”.

(…)

Day grew up. Light made itself quickly more intense. In this lands, there doesn’t exist any dawn quivering of dew, where freezing nature seems to emerge from a deep sleep drown by coldness of the night. No, not here. Here, the day comes, I could say surges, such as a tsunami of life and light. Sea and lions follow the same move, and are as a matter of fact lively as soon as the sun and the wind have chased the walls that night tried to erect, in order to better defend its bastion  of coldness and darkness.

(…)

On the way back from “Pointe B”, later in the morning, I will have to cross for the first time alone the POE. And it quicly appears that how numerous we are to cross makes a difference. The sea lions makes themselves more aggressive, and less intimated by my presence. After curving between them, I find myself face to face with three of them, blocking the way. After making sure none of them was standing in my back, I try to approach slowly, expecting my move to make them disperse.

Not at all! As the imposing, massive male with frightening fangs, stands between two females escorting him, who successively try a frontal attack. Seeing the wood stick, and the noise I am doing with my hands, makes them walk back for a while. Some more noise, and they seem to finally decide to leave. To better stop one or two meters further, still blocking the way, and facing me again. The female on my left initiates the same comedy, even though no stick had been hit three times on the floor. After some more noise, they finally accept moving one more meter further, and finally disperse as I cheerfully strike up some persuasive “Hola hooooo vaï vaï vaϔ.

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